Enquête : les enfants travailleurs


Plus d’un enfant malgache sur trois exerce une activité économique, souvent au détriment de la scolarité, dont les frais sont trop élevés pour de très nombreuses familles. Aina et Fano vivent non loin de l’école avec leurs parents dans une petite maison en bois souvent inondée pendant la saison des pluies. Toute la famille s’abrite dans une seule pièce qui sert à la fois de salle à manger et de chambre à coucher.

Un soleil de plomb

cogne sur la tête de Aina, huit ans et de sa petite sœur Fano, six ans. Cela fait déjà plusieurs heures qu’elles font des allés retours entre le camion et le chantier. Leur travail? Elles réapprovisionnent le chantier en planche. Un travail qu’elles s’attèlent du lundi au samedi sans rechigner car … « c’est normal » disent-elles.

Aina n’est jamais allé à l’école, mais voudrait que sa petite sœur puisse y accéder « mes parents n’ont pas l’argent pour que moi et ma sœur allions à l’école, il faut que je travaille pour le repas du soir».

Faniry, 9 ans, est porteur d’eau. L’eau n’est pas encore accessible dans le quartier. Faniry est commissionné pour le réapprovisionnement aux bornes fontaines. « Je gagne 500ar par jour (soit 25centimes d’euro). Je ne vais pas tous les jours à l’école parce que je n’arrivais plus à travailler le ventre vide ».

Faniry aura de grandes difficultés à finir son cursus scolaire dans ces conditions.

Ces situations sont difficilement compatibles avec la scolarisation, bien que l’école soit obligatoire pour les 6-14 ans et le travail des enfants interdit avant 15 ans. Le pays s’est d’ailleurs doté d’un cadre législatif important pour lutter contre l’exploitation économique des enfants. Mais leur travail est rendu nécessaire par la situation de pauvreté dans laquelle se trouvent 68,7% des ménages malgaches. Alors quel que soit l’âge – parfois dès trois ans – il faut travailler pour manger.

Notre école a pour objectif de permettre à des enfants démunis d’avoir accès à l’éducation, la santé et un repas chaque jour d’école. Avec l’appui et l’engagement des parents, les enfants pourront espérer un avenir meilleur.

Eric Hanrion

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